LE TRANSHUMANISME EST-IL UN POST-TOTALITARISME ?
Un régime post-totalitaire serait un régime qui ne prétendrait plus incarner une vérité absolue (à la différence des doctrines marxiste-léniniste ou national-socialiste) mais tirerait sa légitimité d’une expertise au service d’une efficacité pratique qui entend profiter au plus grand nombre.
Dans Le système totalitaire, Hannah Arendt avait dégagé les caractéristiques propres au totalitarisme : le système totalitaire serait un régime en mouvement, dynamique qui vise à détruire la réalité et les structures sociales. Elle décrit le totalitarisme comme un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ».
Le transhumanisme (encore appelé post-humanisme) prône quant à lui l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Ses ennemis à abattre sont : le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement et la mort subie. En 1988, le premier numéro d'Extropy Magazine fut publié par Max More et Tom Morrow. En 1990, More créa sa propre doctrine transhumaniste qu'il exprima sous la forme des Principles of Extropy (« Principes de l'Extropie ») et jeta les bases du transhumanisme en lui donnant une nouvelle définition : « le transhumanisme est une classe de philosophies ayant pour but de nous guider vers une condition posthumaine.
Le transhumanisme partage de nombreuses valeurs avec l'humanisme parmi lesquelles un respect de la raison et de la science, un attachement au progrès et une grande considération pour l'existence humaine (ou transhumaine) dans cette vie. […] Le transhumanisme diffère de l'humanisme en ce qu'il reconnaît et anticipe les changements radicaux de la nature et des possibilités de nos vies provoqués par diverses sciences et techniques […]. » Le transhumanisme prétend donc utiliser les biotechnologies à visée de progrès perpétuel et optimisme pratique. Dans le sens où il s’adresse à tous, le transhumanisme possède bien les caractères du totalitarisme, mais un totalitarisme de type nouveau parce qu’il vise le progrès et qu’il est résolument optimiste quand le totalitarisme tel que décrit par Hannah Arendt plonge les êtres humains dans un état de désolation visant à pétrifier l’individu. Le transhumanisme s’adresse avant tout à l’individu quand le totalitarisme s’intéresse aux masses. Le transhumanisme est donc bien comme un post-totalitarisme dans le double sens du mot « post » : un régime qui en a fini avec ce qui précède par le passage des masses aux individus et, deuxième sens, un régime qui pourtant en reproduit le mécanisme en s’en présentant comme le prolongement fatal et nécessaire.
Du point de vue des élèves, le rapprochement avec le mythe du surhomme et l'eugénisme propre aux état totalitaires du XXème siècle, l'absence de liberté devant la force de l'injonction et le mépris pour la dignité de "l'être humain nature" ou pire malade ou handicapé est source d'un effroi comparable...
A post-totalitarian regime would be a regime that no longer claims to embody an absolute truth (unlike the Marxist-Leninist or National-Socialist doctrines) but derives its legitimacy from an expertise at the service of practical efficiency that intends to benefit at most large number .In the totalitarian system, Hannah Arendt had identified the characteristics of a totalitarian system: it would be a regime in motion, dynamic that aims to destroy reality and social structures. She describes totalitarianism as a movement "international in its organization, universal in its ideological, planetary aim in its political aspirations".
Transhumanism (also called post-humanism) advocates the use of science and technology to improve the physical and mental characteristics of human beings. Its enemies to be defeated are: disability, suffering, illness, aging and death. In 1988, the first issue of Extropy Magazine was published by Max More and Tom Morrow. In 1990, More created his own transhumanist doctrine, which he expressed in the form of the Principles of Extropy, and laid the foundations for transhumanism by giving it a new definition: "Transhumanism is a class of philosophies." aiming to guide us to a posthuman condition.
Transhumanism shares many values with humanism, including a respect for reason and science, an attachment to progress and a great consideration for human (or transhuman) existence in this life. [...] Transhumanism differs from humanism in recognizing and anticipating radical changes in the nature and possibilities of our lives caused by various sciences and techniques [...]. Transhumanism thus claims to use biotechnologies for the purpose of perpetual progress and practical optimism. In the sense that it is addressed to all, transhumanism has the characteristics of totalitarianism, but a totalitarianism of a new type because it aims at progress and is resolutely optimistic when the totalitarianism as described by Hannah Arendt plunges human beings in a state of desolation aimed at petrifying the individual. Transhumanism is primarily for the individual when totalitarianism is concerned with the masses. Transhumanism is thus a post-totalitarianism in the double sense of the word "post": a regime that has ended with the preceding passage through the passage of the masses to individuals and, second sense, a regime that nevertheless reproduces the mechanism presenting it as the fatal and necessary extension.
According to the students, the rapprochement with the myth of the superman and eugenics peculiar to the totalitarian state of the twentieth century, the absence of freedom before the force of the injunction and contempt for the dignity of "the human being nature "or worse sick or disabled is a source of comparable dread...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.